Une collection d’œuvres d’art-refuge à venir

© Kristof Guez

En 2021, cinq nouvelles œuvres d’art-refuge verront le jour dans différents villages situés sur le GR65, Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, et viendront rejoindre la collection d’œuvres d’art-refuge initiée par la construction de Super-Cayrou conçu par Encore Heureux architectes.  

Nous vous présentons ci-dessous, d’est en ouest sur le chemin, les artistes invité.e.s à concevoir une œuvre, et vous donnons rendez-vous à différents moments de l’année pour venir les découvrir, une fois les chantiers terminés (et, si le cœur vous en dit, y trouver refuge pour une nuit inoubliable !) :  

  • Saint-Alban-sur-Limagnole (Lozère, 48)   

Le village de Saint-Alban-sur-Limagnole accueillera une œuvre d’art-refuge sur le GR65, qui s’insèrera dans les paysages sauvages et authentiques de la Margeride, haut plateau granitique au nord de la Lozère. Saint-Alban-sur-Limagnole est un village connu pour ses paysages environnants époustouflants, son patrimoine vernaculaire en grès rose et son hôpital psychiatrique. Ce dernier fût à la fois un lieu d’expérimentation de la psychothérapie institutionnelle avec le psychiatre catalan François Tosquelles,  un haut-lieu de l’art brut avec notamment les artistes Auguste Forestier ou Marguerite Sirvins, et le lieu d’accueil de résistants dont le poète Paul Eluard. L’artiste invité.e sera choisi.e pour sa capacité à composer avec l’ensemble de ces histoires !  

  •   Abraham Poincheval à Golinhac (Aveyron, 12)   

Attentif aux nombreuses légendes et paysages caractéristiques de Golinhac comme les boules granitiques, l‘artiste-performeur Abraham Poincheval créera une œuvre d’art-refuge dans les paysages de la haute vallée du Lot et des contreforts de l’Aubrac. Abraham Poincheval est une artiste-performeur bien connu pour ses multiples expériences en solitaire dans des espaces restreints : habiter un rocher pendant une semaine, être enfermé dans la peau d’un ours pendant 13 jours… Depuis plus de 10 ans, il invente des performances itinérantes ou sédentaires pour découvrir le monde sous des angles encore inexploréś, interrogeant autant les figures de la mythologie que notre rapport à la nature ou aux situations de confinement.  
A Golinhac, il s’entoure pour la réalisation de son œuvre, le Refuge, de l’Atelier Dop qui rassemble des constructeurs polyvalents. Le Refuge … une œuvre s’inspirant des rochers de la Clouque, célèbres boules de granit situées à quelques kilomètres du village.  A découvrir dès cet été !  

C’est en haut du Thabor, à Livinhac-le-Haut, que l’œuvre d’art-refuge imaginée par l’artiste-architecte Elias Guénoun prendra place. Entre les paysages de la vallée du Lot et du Ségala, le site offre une vue incroyable sur le château de Gironde.  Le principe de construction imaginé par l’artiste est celui du réemploi : de la récupération de bois suite à la démolition de deux maisons du village à la replantation de quelques arbres à proximité pour offrir une halte ombragée sur le terrain.  Pour la construction de l’œuvre, Elias Guenoun a mobilisé des compétences et savoir-faire locaux : Thierry Plenecassagne, charpentier, Pieter Dijkstra et François Tison, constructeurs bois retravailleront le bois récupéré pour lui offrir une nouvelle vie. Toute la conception de l’œuvre est réfléchie dans une logique d’économie circulaire.   
Architecte de formation, Élias Guenoun est passionné par le bois. Il a notamment créé une encyclopédie unique au monde dédiée aux assemblages de bois, alliant la haute technologie aux figures et traditions populaires du travail du bois : 198 assemblages du bois.  

Une nouvelle œuvre d’art-refuge prendra place au cœur du Parc régional des Causses du Quercy sur la commune de Limogne-en-Quercy. Designeuse d’espace, artiste plasticienne et architecte, Sara de Gouy, artiste aux multiples facettes joue avec la couleur pour créer des œuvres détonantes et résonnantes avec les paysages qui l’accueillent. Avec un goût prononcé pour les expériences participatives, Sara de Gouy imaginera une œuvre en adéquation avec le lieu et les histoires et perceptions partagées des habitants qui y vivent.   

Au cœur du parc municipal de la Romieu, traversé par le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, le collectif d’architectes Observatorium installera son “Arbre Collégiale” en face à face avec la Collégiale Saint-Pierre, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Collectif néerlandais basé à Rotterdam, Observatorium aime imaginer et créer des sculptures pour observer le monde, concevoir du temps et de l’espace pour concentrer l’attention, opposer otiom et negotium, relier des mondes séparés, combiner immobilisation et mouvement, partir de la taille d’une cellule pour aller jusqu’à celle du domaine. Inspirés par l’histoire de La Romieu, les jardins de Coursiana, les tours octogonales de la collégiale et ses murs peints, la diversité des arbres et la présence des pruniers, Observatorium a imaginé pour le parc de la Romieu une œuvre d’art-refuge composée d’une structure ouverte principalement en bois, accessible grâce à un escalier en colimaçon tournant autour du tronc d’un arbre imaginaire. Cette oeuvre donnera accès un panorama imprenable sur la collégiale et les paysages environnants.