Derrière Le Hublot invite MEAT architectures et territoires à Asprières

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Que serait un lieu de passage si l’on pouvait s’y rencontrer ? À Asprières, autour de l’école, se concentrent plusieurs lieux de la vie communale : un espace de coworking, la bibliothèque, la cantine, l’agence postale, un cabinet de santé… Un carrefour discret mais quotidien, où se croisent enfants et parents, promeneur·ses et chiens, élu·es, agent·es communaux, patient·es et soignant·es. On y passe, on s’y croise, sans toujours s’y arrêter.

C’est là, dans cet espace ouvert et de verdure, traversé mais pas habité, que Derrière Le Hublot a proposé à la commune d’Asprières d’imaginer ensemble avec les habitantes et habitants un lieu d’hospitalité. Un abri. Un geste simple mais symbolique : accueillir, prendre soin, rendre possible la rencontre. Pour cela, en juin dernier, notre équipe a invité des architectes dans un lieu qui ne les attendait pas. Le passage de l’agence MEAT a fait mouche. Elle a été accueillie avec une grande attention par toutes et tous, les élu·e·s, la population, les artisans et entreprises locales pour une première résidence qui déplace chacun et chacune dans ses habitudes.

MEAT fait architecture et lien avec les lieux, les usages et les vies

MEAT est un collectif d’architectes et urbanistes installé à Paris et dans le Massif central. L’agence est reconnue pour son engagement sur les questions territoriales, urbaines et rurales, et sa manière d’intégrer les savoirs-faire locaux à la conception architecturale dans le respect des cycles du vivant, des ressources disponibles et agissant dans des systèmes d’échange et d’attention à l’autre. Avec MEAT l’architecture est un acte situé, vivant et coopératif. De quoi réjouir les premières personnes qui les ont croisés.

À Asprières, Claire Vernhes, cofondatrice de MEAT et originaire de Salles-Courbatiès et Simon Portelas, porteront le projet. Leur approche sensible, patiente, attentive aux récits du territoire, a guidé la première phase exploratoire.

Une résidence d’écoute et de dialogue

Durant plusieurs jours, les architectes ont exploré le territoire à différentes échelles. Ils ont lu les cartes et les sols, observé la lumière, les circulations, les usages. Ils ont écouté les histoires locales, ont identifié les matériaux présents – bois, pierre, tuiles –, rencontré des artisans, Yoan Wojtuch et des entreprises locales comme la scierie du Fargal à Montbazens et repéré les potentiels de réemploi.

Ils ont aussi rencontré les habitantes et habitants. Une trentaine de personnes en deux jours a pu prendre part aux échanges : enfants, ados, anciens du village, promeneur·ses, élus, usagers et usagères de la Poste, ou de la cantine, équipe de Derrière Le Hublot au coworking. Les besoins sont simples mais assez cruciaux pour faire vivre l’espace de plein air à côté de l’école : de l’ombre, des bancs, un abri contre la pluie ou le soleil, un lieu pour pique-niquer, discuter, s’arrêter. Un lieu à s’approprier. Un endroit où rester un peu ensemble.

Un projet à inventer avec le territoire

Les pistes sont multiples. Créer un abri, ou plusieurs éléments à assembler ? Concevoir un mobilier-paysage qui prenne en compte les saisons, les usages, les circulations ? Réutiliser les tuiles abîmées pour en faire un muret ou un brise-vue ? Intégrer les enfants dans la fabrication de carreaux en faïence à partir des plantes locales en associant Mia Fernandes, plasticienne et Eric Blanchard céramiste, tous deux habitants du village ? Récupérer du bois déclassé ou des éléments de déconstruction chez le charpentier du village ? Une trajectoire certaine, faire avec ce qui est là et avec celles et ceux qui y vivent.

MEAT reviendra à la rentrée pour présenter les premières esquisses ou maquettes. De nouveaux temps de rencontre permettront de poursuivre le dialogue et de faire évoluer le projet avec les habitants et habitantes. L’objectif : aboutir au printemps prochain à une réalisation concrète, collective et accueillante.

Un lieu qui dit l’attention

Le refuge imaginé pour Asprières, micro-architecture de plein air ne sera pas un simple objet architectural. Il portera les traces du lieu, de sa matière, de ses usages. Il dira l’hospitalité, l’attention portée aux autres, la possibilité d’habiter même fugacement un lieu de passage. S’il devient un endroit où l’on peut s’asseoir, se parler, manger ensemble, écouter le silence ou inventer un usage, alors il aura rempli sa mission.

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